Six questions à "The Poutine Kitchen"
Avec Holger Böckner
1. Holger, peux-tu nous raconter l'évolution de The Poutine Kitchen ? Comment as-tu eu l'idée d'introduire la poutine en Allemagne ?
Mon ancien travail dans le secteur du cinéma m'a amené pour la première fois au Canada en 2007, à l'occasion du Festival international du film d'animation d'Ottawa. Après le festival, une partie de l'équipe est partie à Montréal, où l'on m'a invité à goûter à une poutine : « le plat le plus délicieux du Québec, que tu ne trouveras sûrement pas en Allemagne ». Et en effet, dès la première bouchée, j'ai été conquis.
Un soir, en 2013, l'idée m'est venue de faire découvrir ce plat emblématique canadien en Allemagne. Avec ma voisine canadienne, nous avons voulu préparer une poutine. Mais impossible de trouver les bons cheese curds ou une vraie sauce gravy. J'ai décidé de changer cela.
En 2016, j'ai quitté l'industrie cinématographique pour me lancer dans l'aventure. Mes voyages réguliers au Canada m'avaient permis d'acquérir les connaissances nécessaires. J'ai recherché des producteurs adaptés en Allemagne, et peu après, nous avons pu proposer nos propres cheese curds et sauces poutine.
Nous avons présenté nos produits pour la première fois lors d'un événement pour la Fête du Canada. Le succès a été immédiat.
En 2018, j'ai ouvert le restaurant The Poutine Kitchen dans le marché Arminius à Berlin, participé à de nombreux événements street food et même proposé de la poutine au plus grand marché de Noël de Berlin.
Depuis l'année dernière, je me concentre davantage sur la vente de produits. Nos produits The Poutine Kitchen sont aujourd'hui disponibles sur la boutique Taste of Canada de MyEnso, au KaDeWe à Berlin et, depuis peu, sur notre propre boutique en ligne. Grâce à notre partenaire canadien Canadian Food Wholesaler, nous proposons désormais aussi les véritables cheese curds de la Fromagerie St-Guillaume au Québec.
Avec cette boutique, la boucle est bouclée : proposer des produits authentiques pour faire une poutine maison – chose que je ne trouvais pas à l'époque – à toute l'Allemagne. Mission accomplie.
2. Que représente Taste of Canada pour toi ?
Avant tout, la diversité culinaire. Que ce soit à Toronto ou à Montréal, lorsqu'on se balade dans les grandes villes canadiennes, on a l'impression de voyager à travers le monde – notamment dans l'assiette. C'est fantastique, et cela reflète une culture d'immigration riche et une société ouverte, curieuse de nouveautés.
3. Qui aimerais-tu inviter à dîner ? Et quel plat d'inspiration canadienne lui servirais-tu ?
Dans le contexte canadien, j'aimerais inviter l'astronaute Chris Hadfield. Je serais très curieux de savoir ce que ça fait de voir la Terre depuis l'espace. Et naturellement, on mangerait de la poutine.
Côté boissons : une craft beer de la Burdock Brewery de Toronto ou un cidre artisanal Bulwark de Nouvelle-Écosse.
4. Quels sont tes souvenirs les plus marquants du Canada ?
Il y en a énormément : mon voyage en train et en bus Greyhound à travers le Canada, la nature époustouflante, les festivals de films...
Mais ce sont surtout les rencontres avec toutes les personnes formidables que j'ai croisées qui me marquent le plus.
5. Quel avenir pour The Poutine Kitchen ? Quels sont vos prochains objectifs ?
Pour nos produits, l'objectif est de pénétrer le marché de la grande distribution. Nous prévoyons nos premiers partenariats avec des chaînes dans l'année, et nous préparons actuellement notre structure commerciale.
Nous souhaitons également étendre la vente en ligne à l'Autriche.
Concernant le restaurant, nous cherchons des partenaires pour ouvrir de nouveaux emplacements en Allemagne. Les personnes intéressées peuvent bien entendu nous contacter.
6. As-tu d'autres projets liés au Canada ? Tu viens du monde du cinéma – des idées dans ce domaine ?
Oui, effectivement. Il y a quelques années, j'ai commencé à tourner un documentaire sur la poutine. J'ai voyagé au Québec et en Ontario, et j'ai déjà beaucoup de très belles images.
J'aimerais terminer ce projet et faire entrer la poutine sur les écrans de cinéma. Qui sait, peut-être un jour une première à la Berlinale ?





